31 janvier 2010

Ces petits délices qui font du bien



- Manger un gianduiotto sur les Zattere au moins une fois dans sa vie.
- Passer une nuit dans une cellule du monastère de San Francesco del Deserto en évoquant François d’Assise quand il parlait aux oiseaux.
- Aller pêcher les capparozzoli devant l’île de Poveglia comme le font les vénitiens depuis plus de mille ans.
- Manger de la polenta grillée au feu de bois en écoutant du jazz live au Paradiso Perduto.
- Se promener toute la nuit dans les rues désertes de la ville en écoutant du Vivaldi.
- Essayer de reconnaître de quel campanile provient le son des cloches qui sonnent à tour de rôle.
- Prendre le traghetto à l’aube pour aller au marché du Rialto.
- Aller sur la lagune en voguant à la vénitienne sur un sandolo.
- Se baigner à minuit sur les plages désertes du Lido de Malamocco.
- Voir surgir à l’horizon les montagnes enneigées comme si on y était.
- Grimper en haut du campanile de San Pietro où personne ne va jamais.
- Prendre le thé dans un palais sur le grand canal avec de vieilles comtesses vénitiennes.
- Goûter des fruits et des légumes provenant des jardins secrets de la Giudecca.
- Aller sous les combles de la Fenice et voir l'énorme pas de vis qui retient le lustre géant de la grande salle.
- Plonger du haut d'un pont du côté de la Giudecca ou à Cannaregio quand il fait très chaud en été et nager dans l'eau de la lagune.
- Faire la sieste l'été à l'ombre d'un arbre dans un jardin tranquille, un chat sur les genoux, en plein centre de Venise.

 
Etc, etc… Autant de petits riens qui sont de grands délices et fournissent à nos vies comme des suppléments d’âme qu’on a peine à imaginer avant de les avoir réellement vécus. Ces petits riens-là sont dans l’air du temps, puisque un livre de Gianni Nosenghi vient de paraître (101 cose da fare a Venezia almeno una volta nella vita) - en cours de traduction en français -, qui énumère ces "trucs" qu’il faut avoir vécu quand on est à Venise. Un petit manuel qui enseigne au lecteur comment appréhender la vraie Venise, vivre la vraie vie vénitienne, le temps d’un séjour ou pour l’éternité. Se perdre à travers ruelles et campi et découvrir une autre Venise…Et si, vous aussi, vous dressiez la liste des petits riens que vous aimeriez vivre à Venise ou que vous avez déjà vécu et qui comptent pour vous ? Tramezzinimag pourrait les mettre en ligne...





30 janvier 2010

Que personne ne leur cherche des excuses : ce sont des vandales et des imbéciles

Au risque d'être classé parmi les vieux ringards réactionnaires, je ne puis m'empêcher de pester devant les horreurs que nous infligent quelques gamins sans foi ni loi qui aiment à enlaidir les murs de Venise avec leurs tags immondes.
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Que personne ne s'avise à prétendre qu'il s'agit là d'une nouvelle forme d'expression, d'une nouvelle esthétique ou pire, de la manifestation d'un malaise profond qui gangrène la jeunesse universelle ! Assez de ces invocations au pseudo «street-art» ou «spray-art» ! On ne peut voyager nulle part désormais en train sans apercevoir ces graffitis envahir les murs près des gares, les wagons mêmes. Le moindre espace vide sur un immeuble, les portes, les vitrines, tout est couvert de ces laides pustulences.

Le monde entier est couvert de graffitis et comme les bêtes pissent pour marquer
leur territoire, des adolescents paumés font gicler de leur bombe de peinture toute leur bêtise. A ceux qui se pâment devant la créativité de ces jeunes gens, je réponds "vandalisme, horreur, laideur, bêtise". N'est pas Keith Haring, Di Rosa ou Combas qui veut, ne trouvez-vous pas ? En tout état de cause ces dégradations permanentes font le jeu de ces extrémistes qui vont encore en rajouter, avec des «de notre temps» voire même les sempiternels «tous des voyous», «graine de criminels», «il n'y a plus de discipline, il faudrait les envoyer à l'armée», «une bonne guerre, qu'il leur faudrait j'vous dis !» fusent de toute part. Et en dialecte vénitien, ce n'est pas piqué des vers ce qui s'entend à ce sujet ! Graffiti est un mot italien qui signifie «érafler»... Venise est éraflée par ces horreurs, salement défigurée et personne ne dit rien, baissant par avance les bras, «é cosi purtroppo» me disait un fonctionnaire de la municipalité totalement désabusé...  
 
Tramezzinimag s'est à plusieurs reprises intéressé à ce triste phénomène de fin de civilisation... Anodin et indolore au début, voire amusant et quelquefois presque joli à voir, il s'attaque aujourd'hui aux monuments et endommage sérieusement le patrimoine architectural de Venise. Il est temps de réagir. Mais comment ? Quand on vous dit que les barbares - les vandales en vérité - sont de retour !

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