16 octobre 2005

Dimanche soir

Les enfants sont rentrés chez leur mère. Tout est calme ce soir. Il a fait un temps extraordinaire toute la journée. Un ami resté sur le bassin pour le mariage de son frère m'a dit tout à l'heure au téléphone que le temps était sublime. Comme en été.
 

Ne serait-ce pas l'été d'ailleurs qui reviendrait ? Ce temps incroyable qui redevient terriblement beau au début de l'automne et dont parle Jacques Mercanton dans son roman éponyme ? Mais je n'écris pas un article sur la météorologie ni sur les romans suisses contemporains. Et à Venise ? Le vent du matin a chassé les nuages. Le soleil là-bas brille aussi mais il ne fait plus très chaud me disait mon correspondant. La lumière doit être superbe. Quand il fait ainsi plus frais et que les nuages s'éloignent très haut, que le ciel retrouve son bleu dense, l'air des montagnes apporte à l'air une limpidité que l'eau démultiplie et réverbère sur les façades des maisons, sur les visages aussi.
C'est un temps que j'aime particulièrement. Souvenir de sorties de messe à San Giorgio, dans le déferlement des notes du grand-orgue que tenait alors Gian-Andrea Pauletta (dont je vous reparlerai) et des cloches sonnant à toute volée. Le vaporetto jusqu'aux Zattere. Le soleil lançant sur le bassin de Saint Marc des reflets d'argent. L'apéritif ou le café sur le quai. Une tarte aux amandes bien enveloppée dans sa boite blanche avec un ruban rouge. Le déjeuner au Palais Clari chez Agnès, la fille du consul. Puis le retour à pied vers la maison de S. Girolamo, par Santa Margherita, Santa Croce, le traghetto et enfin le ghetto. Cette atmosphère unique des dimanches d'automne. Quand le temps était encore beau. Qu'il commençait à faire froid. Les gens bavardant sur les places. L'odeur des plats mijotés pour le repas familial. peu de touristes dans ces ruelles difficiles à repérer. Quels moments heureux et paisibles nous avons vécu.
Ces impressions qui me reviennent dans un coin du cerveau me donnent envie de m'adonner à l'une de mes passions, la cuisine. J'ai acheté hier de belles sardines au marché. Je vais les préparer à la vénitienne, in saor. Je n'ai pas de pignons. Je vais les remplacer par des noix écrasées. Je vais faire aussi mes rillettes de thon et ma mousse de roquefort dont les enfants raffolent. L'occasion pour moi de vous donner des recettes. Et peut-être d'en recevoir !
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SARDE IN SAOR
Il s'agit d'une recette traditionnelle.
Pour 1 kg de sardines, il faut entre 800 grammes et 1 kg d'oignons blancs, 3 ou 4 cuillères à soupe de vinaigre blanc, de la farine, de l'huile d'olive, du sel. On peut prévoir aussi pour un plat plus raffiné, une ou deux cuillères à soupe de pignons et autant de raisins de Corinthe. Éventuellement des cerneaux de noix fraîches.
Il faut tout d'abord préparer les poissons. Nettoyez-les en grattant la peau à grande eau, enlevez la tête et les arêtes, videz-les. certains préfèrent les laisser entière mais la tête n'est jamais très tendre et cela ne plait pas à tout le monde. Tout d'abord, réduisez les oignons pour partie en hachis et pour partie en tranches très fines. Faites les blondir dans un peu d'huile d'olive à feu doux. Ajoutez le vinaigre et laissez mijoter jusqu'à obtention d'une sauce assez épaisse. Ajoutez alors des pignons ou des morceaux de noix, les raisins secs que vous aurez fait revenir auparavant dans du vin blanc. Une pincée de cannelle et de romarin. Préservez.
Dans une poêle, versez une assez grande quantité d'huile que vous ferez chauffer. Y faire frire les sardines en veillant à ce qu'elles soient bien dorées mais pas grillées, et ce des deux côtés. Lorsqu'elles sont fraîches, cette cuisson les attendrit tout en rendant la peau légèrement croustillante. Sortez-les et égouttez-les délicatement sur du papier absorbant. 
dans une terrine, disposez une couche d'oignons, puis des sardines que vous napperez d'oignons, puis une nouvelle couche de sardines et des oignons, jusqu'à épuisement des ingrédients. Les poissons doivent être entièrement recouverts. Couvrez et laissez reposer dans un endroit frais pendant au moins deux jours (l'idéal étant 4 à 5 jours). Cette marinade se conserve assez longtemps au frigo (dans la partie la plus basse) mais doit être sortie trente minutes avant d'être consommée. Je sers les sarde in saor avec des tranches de polenta grillées, des filets de poivrons marinés et des tomates cœur de bœuf juste coupées en tranches et recouvertes de lamelles de parmesan frais. C'est délicieux avec un Bardolino.

3 commentaires: (archivés par Google)


Nat a dit…
coucou! today i went to Starbucks on campus with two other Japanese (a boy one year younger than me and a lady of 40s) and we talked for 4 hours. it was fun. i miss french dessert and bread!! i miss the morning market in bordeaux!! Les photos du jardin sont magnifique!
lorenzo a dit…
aligato You're my farest reader ! Il fait beau ici et nous allons au cinéma voir le dernier Tim Burton at the Utopia. ce sont les vacances.
lorenzo a dit…
do Starbuck's in HK have these delicious macchiato and mocaccino ? Have fun and come back soon.

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