13 avril 2012

COUPS DE CŒUR N°46

Gabrielli, Jacchini, Vitali
La Nascita del Violoncello
Les Basses Réunies,
sous la direction de Bruno Cocset
Livre-CD - 136 pages.
Label Agogique - 2011 - AGO001
Découvert il y a seulement quelques jours, ce premier livre-disque d'un nouveau label est une superbe réussite que TramezziniMag recommande à 100% : belle réalisation éditoriale, iconographie somptueuse et une prise de son magnifique pour retracer la naissance du violoncelle."Avant que de connaître sa forme définitive au cours du XVIIIe siècle, ses origines multiples se déclinent à travers les instruments hybrides des siècles antérieurs. Au programme figurent des œuvres rattachées à l’école de Bologne de Domenico Gabrieli, Giuseppe Jacchini et Giovanni Battista Vitali, destinées à mettre en valeur une écurie de sept instruments différents, choisis et accordés en fonction des pièces. La facture robuste et primitive du violoncelle Gasparo da Salo convient à merveille aux passacailles et autres ricercare à l’écriture virtuose. Bruno Cocset varie les registrations et révèle leur polyphonie latente." peut-on lire dans la critique de Jérémie Bigorie parue dans Classica. Basse de violon alla bastarda caractérisée par une tessiture très étendue, cousine des violes, violoncelle "Bel Canto", puissamment lyrique, enjôleur et voluptueux. Pour réaliser ce projet, Bruno Cocset est entouré de musiciens de talent, inaugurant d'une manière triomphale et somptueuse ce nouveau label. Un grand grand disque.
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Dix hivers à Venise
réalisé par Valerio Mieli
avec Isabella Ragonese, Michele Riondino
Sorti en salle en février 2012.
C'est l’histoire de deux jeunes qui, n’arrivant pas à s’aimer tout de suite, doivent apprendre à le faire, tout en essayant de se frayer un chemin dans le monde des adultes... Cela se passe à Venise, personnage du film à part entière comme souvent ; une Venise poétique et silencieuse, quotidienne. Les protagonistes côtoient les habitants, au marché, sur le vaporetto ou dans les bàcari. "Réalisme et légèreté", deux caractéristiques dont le jeune réalisateur a imprégné son film. Dieci Inverni était au départ un projet universitaire pour le diplôme de son auteur au Centro Sperimentale, l'école de cinéma de Rome. Tourné en huit semaines entre la lagune vénitienne et la Russie, il raconte l'histoire de Camilla (Isabella Ragonese) et Silvestro (Michele Riondino), deux jeunes personnes à l'aube de leur vie d'adulte, qui font connaissance par hasard sur un vaporetto un soir d'hiver à la fin des années 90. Ce sont les premières images du film. Elle est timide, il est effronté, mais quelque chose passe entre eux. Le garçon va la suivre dans les ruelles embrumées... Ainsi débute une aventure qui durant dix ans les mènera de Venise à Moscou. Les deux héros vont s’aimer de plus en plus fort sans jamais parvenir à se le dire. N'en disons pas davantage. Soulignons simplement l'intérêt du public et de la critique : Prix du Meilleur Réalisateur Émergent au David Di Donatello, Nastro d’argent et une sélection à La Mostra de Venise. Un très beau film et tout sauf une bluette superficielle. Et Venise y est déroutante et splendide. Le texte qui a servi au scénario du film publié en 2009 chez Rizzoli n'est pas traduit à ce jour en français. Dommage.
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Venise, Trésor d'îles
Documentaire de Pierre Brouwers
Coll. DVD Guides, EditionsTF1 Vidéo. 2012.
Un film et un guide pour découvrir ou redécouvrir la Sérénissime dans son quotidien, avec ses marchés, ses canaux, ses gondoles et ses vaporetti. Le documentaire permet également de voyager à travers toutes les richesses artistiques culturelles et artistiques que recèle la cité des Doges. Tout y passe, monuments, œuvres d'art, les îles, les souffleurs de verre. Le journaliste Pierre Brouwers, qui est aussi photographe se présente volontiers comme globe-trotter. Il est le créateur de la collection de documentaires Découvrir le monde et Le monde vu du ciel. "Pour moi, Venise est la plus belle ville du monde. A chaque pas, la beauté et la richesse culturelle sautent aux yeux. Filmer le carnaval, avec ses costumes délirants et ses masques sophistiqués, a été un des plus grands moments dans mon métier de cinéaste." Ses films sont diffusés sur les chaînes Voyage et France 5.
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Il Caffé dei Cioppi
159 rue du Faubourg Saint-Antoine
75011 Paris
01 43 461 014
Ouvert du mardi au vendredi.
Une fois n'est pas coutume,TramezziniMag tenait à présenter dans ses coups de cœur un établissement parisien. Ou plutôt une véritable enclave italienne dans Paris. Pour se remettre doucement d'un retour d'Italie ou pour patienter avant d'y retourner, rien de mieux que cette adresse découverte par hasard dans le très authentique quartier du Faubourg Saint-Antoine Lalanne-Desmet. Contrairement à son nom, ce n'est pas un simple café, mais un délicieux petit restaurant à l'ambiance milanaise (là, ce n'est pas péjoratif pour une fois). Quand on fait l'expérience d'un déjeuner gourmand installé à la terrasse de l'établissement inventé et animé par un jeune couple drôlement sympathique, Fabrizio Ferrara (sicilien) et Federica Mancioppi (milanaise). Caché dans le Passage Saint-Bernard, une des nombreuses petites ruelles du quartier, le restaurant, grand comme un mouchoir de poche, ne propose que seize couverts seulement, avec une carte assez réduite parce qu'elle change tous les jours et dont chacune des quatorze lignes met littéralement l'eau à la bouche. Une adresse qu'on voudrait garder pour soi mais quand on voit l'affluence, on se dit que les initiés sont déjà nombreux. L'endroit respire la bonne humeur et la simplicité. Le vrai chic. C'est bon, ce n'est pas cher. Pas une seule faute de goût. Une perle ! Les maîtres de maison qui opèrent devant vous, font ce qu'ils aiment, cela se voit et se retrouve dans les assiettes ! Charcuterie italienne (coppa et jambon délicieux, et le speck sublime), assiette de burrata aux asperges, soupe de courgettes à la menthe, un vitello tonnato qui touche à la perfection, risotto à l'encre de seiche (génial), Penne à la saucisse et aux oignons nouveaux, linguine aux palourdes et des polpette comme chez ma grand-mère... De très bons desserts aussi, dont la spécialité des lieux, la fameuse sbrisolana mantovana (voir la recette ci-dessous), sorte de tarte croquante aux amandes, servie avec une crème au mascarpone légère comme le souvenir d'un premier baiser. La carte des vins présente une bonne sélection (très bon prosecco) peut-être un peu chère par rapport au reste mais au diable le porte-monnaie, manger au Caffé dei Cioppi (pratiquement impossible sans réserver) en vaut bien la peine et ne ruine pas. Comptez 40 € par personne. On peut aussi commander des plats à emporter. Comme c'est à Paris, et que tout y va très vite, n'attendez-pas pour découvrir ce merveilleux petit morceau d'Italie.
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Recette : Sbrisolana mantovana
C'est vraiment délicieux et assez simple à réaliser, un peu comme un crumble. Son nom provient du dialecte mantouan et signifie "brisée". Chacun à sa recette, voici celle de ma famille. Le goût diffère un peu de celle du Caffé dei Cioppi mais c'est un régal aussi. 
 
Les ingrédients :
150 gr. de farine de blé, 150 gr. de fioretto (farine de maïs ultra fine), 150 gr. de beurre ramolli, 2 jaunes d’œuf, 150 gr. de cassonade, 150 gr. d'amandes fraîches pelées ou non selon votre goût, le zeste d'un citron, 1 petit verre de Liqueur Strega, 1/2 cuillerée d'extrait de vanille, 1 pincée de sel fin.
 
Hacher 3/4 des amandes et laisser le reste entier. Pétrir à la main tous les ingrédients jusqu'à l'obtention d'une pâte homogène mais ne pas chercher à la rendre lisse. Laisser reposer quelques minutes. L'émietter ensuite et en former des morceaux comme pour le crumble, que l'on dispose dans un moule. L'appareil ne doit pas faire plus de 2 centimètres de haut. 
Égaliser en tassant la pâte légèrement (trop compacte, elle sera trop dure après cuisson). C
uire à four chaud (180°) pendant 45 minutes. Vérifier la cuisson avec la lame d'un couteau. La sbrisolana ne doit pas coller au couteau. Elle est cuite quand elle prend une jolie couleur dorée. 
Relativement molle au sortir du four, elle va durcir en refroidissant, donnant ce croquant dont mes enfants raffolent. 
 Si on veut le servir entier comme une tarte, ne démouler le gâteau que lorsqu'il est refroidi sinon il se brise. 
Je le sers tiède (donc souvent brisé) avec une crème légère meringuée (en utilisant les blancs montés en neige) ou mieux - et plus léger - une coupe contenant pour moitié de la compote de pommes et du yaourt turc (bien ferme, peu gras et sans gélatine) qui est un de mes ingrédients fétiches.



10 commentaires:

Anonyme a dit…
C'est toujours un plaisir, Lorenzo, de découvrir vos "coups de cœur" si variés ! Tout est noté dans mon petit carnet "spécial tramezzini".
Bon week-end
Gabriella
Lorenzo a dit…
Merci pour ce petit coup de pouce encourageant. La tâche reste ingrate : l'impression souvent renouvelée d'une bouteille qu'on jette à la mer et dont on ne sait jamais si elle parviendra à quelqu'un...
Maïté a dit…
C'est sûr, je vais faire la recette. Quant à vos billets, pas d'inquiétude, ils sont lus par nombre de personnes même s'il n'y a pas toujours des commentaires (Imaginez une centaine de commentaires par jour, vous seriez bien embarrassé....). Buona giornata, a presto !
(et ce séjour vénitien en mai ?)
Lorenzo a dit…
Effectivement, je n'avais pas vu les choses sous cet angle ! Merci Maïté de ce rappel salutaire ! Bonne dégustation.
Veneziamia a dit…
Vous êtes lu, Lorenzo, et apprécié. Je peux tout à fait comprendre votre sentiment "de bouteille à la mer". Cependant, je rejoins le point de vue de Maïté car trop de commentaires peut aussi tuer le commentaire. Je suis en train de terminer votre livre et vous en reparlerai prochainement ! Bonne fin de semaine à vous et à vos proches. Françoise
Gerard Duchemin a dit…
Trés bonne idée Lorenzo de nous fournir cette adresse du restaurant a Paris , je consulte très souvent soit par l'intermédiaire de Facebook ou de votre site toutes vos nouvelles et croyez bien que personnellement j'apprécie vos efforts. Etre membre représente déjà une marque de confiance. Amitiés. Gerard
Lorenzo a dit…
C'est très gentil à vous. Bon week end à tous.
Anonyme a dit…
Tous les jours 'je prends ' une petite dose de nostalgie et de beauté pour commencer ma journée ... je n'ai laissé que deux commentaires mais soyez sûr que je parcours les ruelles de mon rêve chaque jour et que les lumières de Venise me parviennent grâce à vous !
merci et bonne journée !
Estelle
Maïté a dit…
Quelle belle expression Estelle : "les ruelles de mon rêve" ; ça me laisse rêveuse...Bonne journée !
Lorenzo a dit…
Très belle image effectivement. Merci fidèle Estelle. N'hésitez-pas à vous inscrire !

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